Elles sont six, peut être sept ? Elles portent des bonnets de laine de toutes les couleurs. Des parka improbables. Des chaussures con-for-tables ! Elles se retrouvent ce matin sur le quai du RER C, il est 8 heures environ. Elles s’étreignent, se distribuent des bises sonores, ont des mines enjouées. Certaines parlent un peu fort, mènent le groupe et donnent quelques consignes : « Alors si on se perd, c’est à cette station qu’il faut descendre ! » D’autres, timides, se tiennent plus en retrait, mais ont un sourire joyeux qui ne les quitte pas. Je les vois s’engouffrer dans le wagon à côté du mien. Je souris, elles sont touchantes, est-ce que je leur envie un peu cette journée de liberté entre copines ? Et puis, la journée file, je les oublie.
Mais, ce soir, je reconnais dans cette même gare un de ces bonnets colorés. Ces yeux bleus, ces rides élégantes, ce regard pétillant et ces cheveux gris. C’est l’une d’entre elles ! Qui revient de sa journée parisienne. L’une des plus extraverties, une leader-mamie !
Avec les yeux encore brillants et le nez tout rose de sa jolie escapade entre copines. Le pas léger comme une gamine.
Je veux être une de ces joyeuses mamies, quand la vie aura fait blanchir tous mes cheveux et que les rides auront remplacé l’eye-liner !